mercredi 3 février 2010

Ma contribution au débat abject sur l'identité nationale :

Je me contenterai, une fois n'est pas coutume, de citer Céline, via le personnage de Bardamu, dans Voyage au bout de la nuit.


"Y en a pas deux comme lui pour défendre la race française !
- Elle en a bien besoin la race française, vu qu'elle n'existe pas !" que j'ai répondu moi pour montrer que j'étais documenté, et du tac au tac.
"Si donc ! qu'il y en a une ! Et une belle race qu'il insistait lui, et même que c'est la plus belle race du monde et bien cocu qui s'en dédit ! " Et puis, le voilà parti à m'engueuler. J'ai tenu ferme bien entendu.
"C'est pas vrai ! La race que t'appelles comme ça, c'est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, pucieux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus loin à cause de la mer. C'est ça la France et puis c'est ça les Français." 
 Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1952, Gallimard.

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